Étude ethnobotanique sur les usages et la conservation de Annona senegalensis Pers. dans le centre-sud du Niger

 

Journal of Applied Biosciences 210: 22261 – 22276

ISSN 1997-5902

 

Étude ethnobotanique sur les usages et la conservation de Annona senegalensis Pers. dans le centre-sud du Niger

 

Hassimou Boubacar1*, Laouali Abdou1, Ismael Bio2, Ali Mahamane3

  1. Faculté des sciences agronomiques et écologiques, Université de Diffa, BP : 78
  2. Institut supérieur en environnement et écologie, Université de Diffa, BP : 78
  3. Faculté des sciences et technique, Université Abdou Moumouni de Niamey, BP : 10662

Auteur correspondant : hassimou73@gmail.com

 

Submitted 25/04/2025, Published online on 31/07/2025 in the https://www.m.elewa.org/journals/journal-of-applied-biosciences    https://doi.org/10.35759/JABs.210.6

 

RESUME

L’étude prospective a été menée dans les zones agricoles du centre Sud du Niger qui constitue la zone de prédilection de Annona senegalensis. L’espèce Annona senegalensis est un arbuste très important aux yeux de la population rurales car étant une source d’aliment, d’énergie et très utilisé en pharmacopée et est en voie de disparition dans plusieurs zones agro écologique du Niger. La pérennisation et exploitation durable de cet arbuste doit obligatoirement passer par une prise en compte des connaissances endogènes. D’où l’importance de cette étude qui vise à recenser et à classer les différents usages de Annona senegalensis.

Objectif : Identifier les différents usages et la conservation de Annona senegalensis.

Méthodologie et Résultats :  La méthodologie utilisée pour la collecte des informations s’est basée sur des enquêtes ethnobotaniques au niveau des ménages, choisis en fonction de leur métier et de leur catégorie sociale au niveau de quatorze villages dont huit dans la région de Zinder et six dans la région de Maradi. Au total 314 personnes ont étés enquêtées. Une analyse des correspondances multiples des données collectées  a permis de faire une description des paramètres de position, et de dispersion afin de mettre en évidence des relations de dépendance. Exploitation des résultats de l’enquête ethnobotanique montre que toutes les parties de la plante sont utilisées, les feuilles avec une valeur d’usage : plant part value (PPV) = 42,67%, les fruits avec PPV = 24,23%, l’écorces PPV = 00,92%, et les racines PPV = 23,86%.

Conclusion et application des résultats :  Annona senegalensis est en voie de disparition dans plusieurs zones agro écologique du Niger, les agents des eaux et forêts doivent  impérativement réfléchir sur des mécanismes pouvant améliorer la régénération de cette espèce afin de pouvoir assure sa pérennité pour un développement durable.

Mots clés: Pharmacopée ; ethnobotanique ;  Annona senegalensis; Niger;

 

 

 

 

ABSTRACT

Annona ‘s preferred area. senegalensis . The Annona species senegalensis is a very important shrub in the eyes of the rural population because it is a source of food, energy and widely used in pharmacopoeia and is in danger of disappearing in several agro-ecological zones of Niger. The perpetuation and sustainable exploitation of this shrub must necessarily involve taking into account endogenous knowledge. Hence the importance of this study which aims to identify and classify the different uses of Annona senegalensis .

Objective : Identify the different uses and conservation of Annona senegalensis .

Methodology and Results: The methodology used for collecting information was based on ethnobotanical surveys at the household level, selected according to their occupation and social category in fourteen villages, including eight in the Zinder region and six in the Maradi region. A total of 314 people were surveyed. A multiple correspondence analysis of the collected data allowed a description of the position and dispersion parameters in order to highlight dependency relationships. Exploitation of the results of the ethnobotanical survey shows that all parts of the plant are used, the leaves with a use value: plant part value ( PPV ) = 42.67%, fruits with PPV = 24.23%, bark PPV = 0.92%, and roots PPV = 23.86%.

Conclusion and application of results:  Annona senegalensis is endangered in several agro-ecological zones of Niger, water and forestry agents must absolutely consider mechanisms that can improve the regeneration of this species in order to ensure its sustainability for sustainable development.

Keywords: Pharmacopoeia; ethnobotany; Annona senegalensis ; Niger;

 

INTRODUCTION

 

L’ethnobotanique étudie des relations entre les peuples et les plantes. Cette discipline aide à comprendre d’une part les savoirs traditionnels et d’autre part les usages des plantes et les pratiques culturelles. Le centre-sud du Niger est relativement peuplée (environ 100 habitants/km2) et est composé des ethnies suivantes : haoussa, peulh,  kanouri, Touaregs et des béribéris. Il est caractérisé au Nord par un climat de type sahélien et le du climat sahélo-soudanien et soudanien au sud (Saadou , 1991). La bande Sud est caractérisée par une saison sèche qui se subdivise en saison sèche froide (Novembre à Février) et en saison sèche chaude (Mars à Mai) et une saison pluvieuse de Juin à mi-Octobre. L’agriculture et la cueillette constitue les principaux  activités de la population. Les céréales comme le mil et le sorgho sont principalement cultivés pour la subsistance. A cela s’ajoute les ressources forestières qui sont d’aliments, d’énergie et utiliser dans la pharmacopée traditionnelle. Annona senegalensis est un arbuste buissonnant de taille variable selon le type de biotope où il se trouve, dont la hauteur varie de 1 à 2 m ou plus. Les feuilles sont entières et disposées alternativement, coriaces, pubescentes à glabrescentes; la lame a une forme ovale, 7-12 cm de long et 6-8 cm de large. La base est arrondie ou légèrement rentrante avec un coin obtus. Sur la feuille, on rencontre souvent 6 à 8 veines latérales régulières parallèles et saillantes dessous. Le pétiole de chaque feuille a une longueur de 10 à 12 mm. Arbuste de savane soudanienne, sur des sols pierreux, sur des bancs de gravier sur les berges et sur des jachères et des jachères (Arbonnier, 2002). Annona senegalensis joue un rôle éco systémique important dans la protection et la fertilisation des terres dans les champs. C’est un arbuste très important car tous ces organes feuilles, fruits, tronc, écorces et racines sont utilisés dans la satisfaction des besoins en alimentation humaine et animale, en pharmacopée, en énergie et services aussi bien dans la génération des revenus et autres aspects du bien-être de l’homme (Le Houerou 1980, Breman et al. 1991; Ganaba et al., 2005; Oumorou et al., 2010 ; Fandohan, 2011 ; Zerbo et al., 2011 ; Dan Guimbo et al., 2012 ; Thiombiano et al., 2012).  Ceci est illustré par les nombreux produits et services forestiers non ligneux (feuilles, fleurs, fruits, graines, écorces, sèves, fibres, rhizomes, etc.) fournis par les ligneux à usages multiples (FAO, 2001 ; Tieguhong et al., 2009 ; Achigan-Dako et al., 2010 ; Zerbo et al., 2011). Ainsi, on dénombre plusieurs ligneux des forêts tropicales dont toutes les parties ou presque sont quotidiennement utilisées en médecine traditionnelle mais aussi comme bois d’œuvre ou bois de service (Fandohan et al., 2008). Cependant, ces ligneux et leurs habitats subissent des perturbations, liées à ces actions anthropiques et aux changements climatiques, qui menacent leur survie alors même que leurs caractérisations écologiques, morphologiques, génétiques et l’inventaire de leur utilité n’aient été approfondies (Natta et al., 2011). L’utilisation des différentes espèces ligneuses dans une zone donnée se fait généralement en fonction de leur abondance. Cependant, il existe des espèces dont l’importance s’avère particulière pour certaines communautés. Les espèces qui se trouvent dans cette situation sont convoitées et exploitées sans tenir compte de leur abondance ni de leur taux de régénération, ce qui les menace de disparition (Arbonnier, 2000, Laouali, 2016). C’est le cas de A. senegalensis qui en plus de la pression liée à l’exploitation de ses organes, l’expansion des surfaces agricoles, le changement climatique constitue les principales causes de la régression des populations et de l’aire de distribution de la plante dans certaines zones agro écologique du centre-sud du Niger.  Au Niger, le peuplement de l’annone sauvage ou pomme cannelle du Sénégal, A. senegalensis Pers. est plus important dans le centre – sud. Dans ce pays sahélien, la survie de cette essence et de sa population devra désormais reposer sur des approches d’exploitation appropriées associées à des techniques de régénération naturelle et/ou assistée (Ahoton et al., 2009) en passant par la connaissance précise de sa contribution dans les différents usages des ligneux. Pour ce faire, il nécessaire de disposer des données fiables sur les différentes utilisations faites de cet arbuste. Les objectifs de cette étude étaient d’identifier les différents usages de Annona senegalensis par les populations locales, évaluer la gestion et la conservation de Annona senegalensis dans le centre-sud du Niger, et analyser les facteurs qui influencent sa disponibilité et sa pérennité dans les écosystèmes locaux. L’importance de cette étude. Cela permettra de la valorisation du patrimoine ethnobotanique, la préservation de la biodiversité, l’impact de la dégradation de l’environnement sur la disponibilité des ressources végétales locales, et l’intégration de savoirs traditionnels dans des stratégies de gestion durable des ressources naturelles.

 

 

MATERIALS  ET MÉTHODES

 

Présentation de la zone d’étude : L’étude s’est déroulée en 2023 et 2024 dans le centre sud du Niger (la région de Zinder et la région de Maradi) au niveau de quatorze villages Le choix de ces villages est fait en fonction du gradient pluviométrique Nord-Sud. Selon Saadou (1991) cité par Baggnian Issoufou et al, 2019, La zone d’étude est relativement peuplée (environ 100 habitants/km2) et est composé des ethnies suivantes : haoussa, peulh,  kanouri, Touaregs et des béribéris. Les départements Mayahi et Mirriah, appartiennent au climat de type sahélien, le département Guidan Roumdji au climat sahélo-soudanien et celui de Kanché du type soudanien. La bande Sud est caractérisée par une saison sèche qui se subdivise en saison sèche froide (Novembre à Février) et en saison sèche chaude (Mars à Mai) et une saison pluvieuse de Juin à mi-Octobre. L’agriculture pluviale constitue près de 90% des activités de la population. Les céréales comme le mil et le sorgho sont principalement cultivés pour la subsistance sur des sols sableux et pauvres, dépendant entièrement des pluies.

 

 

 

Figure 1 : Localisation de la zone d’étude

 

 

Echantillonnage : L’étude prospective a été menée au centre sud du Niger, dans les régions de Maradi et de Zinder soient deux  (2) zones d’études (Figure 1). Le critère de choix de la zone d’étude (départements, communes rurales et villages) est de type stratifié. En effet, au niveau de chaque région deux départements ont été choisis et dans chaque département deux communes rurales ont été choisis et tous ces choix sont faits en fonction du gradient pluviométrique Nord – Sud. Il en est de même que pour les quatorze villages concernés par cette étude. L’absence des deux villages s’explique par l’insécurité qui ce vise dans cette commune rurale. Pour la région de Maradi le choix est porté sur le département de Mayahi au Nord et celui de Guidan roumdji au Sud.  Pour la région de Zinder,  le département de Mirriah au Nord et celui de  Kantché au Sud ont été retenus.

Description de la plante : L’espèce Annona senegalensis est un arbuste de 2 à 6 mètres de haut, atteignant rarement 11 mètres, à feuillage de persistance non vraiment établie. Il possède une cime irrégulière et ouverte. Annona senegalensis présente un à plusieurs troncs recouverts d’une écorce gris argent à gris brun lisse à rugueuse montrant des cicatrices foliaires. Son port est souvent irrégulier (Arbonnier, 2009). Le limbe est largement ovale, long de 7 à 12 cm, large de 6 à 8 cm, la base est arrondie ou légèrement rentrante, le sommet est en coin obtus. Neuf à quinze nervures latérales très saillantes dessous, réunies par un réseau de nervilles parallèles entre elles. Les branches de Annona senegalensis sont tomenteuses sont jeunes, couvertes de poils épais jaunes, gris ou bruns. Ses rameaux portent des feuilles alternes distiques  vertes à bleu vert, pétiolées, au limbe ovale à elliptique glabre dessus, velu dessous, dont le contour est entier, la base carrée à échancrée, la nervation arquée et l’apex arrondi quelquefois légèrement échancré. C’est une plante hermaphrodite fleurissant d’avril à juin. Ses fleurs trimères actinomorphes sont solitaires ou réunies par 2 à 4 en fascicules. Elles sont pédonculées et oppositiofoliées, généralement recourbées pendantes. Elles sont constituées de 3 petits sépales ovales à triangulaires, de 6 pétales épais disposés sur 2 verticilles  de 3, les 3 externes verdâtres à l’extérieur, jaune crème à l’intérieur, les 3 internes de couleur crème courbés sur les étamines et les pistils. Ces derniers, formés chacun d’un carpelle renfermant 1 ou 2 ovules, sont fusionnés et charnus. Ses fruits sont des syncarpes ovoïdes à globuleux, formés d’un agrégat de baies de couleur jaune à orange à maturité, portant de nombreuses protubérances lisses et ayant une odeur d’ananas, contenant de nombreuses graines orange brûlée. (Arbonnier, 2009). Le fruit est une baie jaune à maturité, ovoïde, longue de 4 à 5 cm, à chair jaune foncé, sucrée, comestible, dans laquelle sont noyés les pépins.

 

 

 

          

Photo 1                                      Photo 2                               Photo 3

 

 

     

                     Photo 4                                           Photo 5

Photo 1 : feuilles de A. Senegalensis ; Photo 2 : fleur de A. Senegalensis ; Photo 3 : fruit de Annona Senegalensis ; Photo 4 : Tronc de A. senegalensis ; Photo 5 : racine de A. senegalensis  

 

 

Collecte de données : Les informations sont collectées par une enquête formelle à l’aide d’une fiche d’enquête sur les exploitations agricoles. Cette fiche a permis de collecter des données sur les différentes utilisations des ligneux  pour pouvoir les classés par ordre de préférence afin de situer le cas de A. senegalensis Pers. Parmi ces utilisations, nous avons cherchés ensuite à savoir celle qui est la plus importante pour A. senegalensis Pers. et pour chaque personne enquêtée. Des chefs de ménage choisis en fonction de leur métier et de leur catégorie sociale sont enquêtés. Pour déterminer la taille de l’échantillon, la formule de Slovin est utilisée est pour calculer la taille minimale de l’échantillon nécessaire pour estimer une statistique sur la base d’une marge d’erreur acceptable.

Où n = Nombre d’échantillons, N = Population totale et e = Tolérance d’erreur.

Ainsi (314) chefs de ménage sont enquêtés soit environ   21,55% des ménages repartis dans  (14) villages.

Les formes d’utilisation des ligneux qui sont retenues dans le cadre de cette étude sont : l’alimentation humaine, la pharmacopée traditionnelle, la fertilisation des sols dans les champs, la protection contre le vent et la lutte contre les insectes.

Les différentes utilisations sont ensuite classées par ordre d’importance. L’évaluation des connaissances ethnobotaniques a été réalisée sur la base des calculs des indices des valeurs d’usage de la plante tels que définis par Gomez-Beloz (2002) lors d’une étude sur plusieurs espèces, ensuite adaptées aux études spécifiques à une espèce (Avocèvou et al., 2009 ; Atakpama et al., 2012 ; Atakpama et al., 2013, Adjéya et al., 2015). Au total quatre valeurs d’usages ont été définis par Adjéya et al en 2015 lors d’une étude sur le baobab (Adansonia digitata L.) au Togo. Ces indices des valeurs d’usages sont :

► Le nombre d’usages rapportés par partie de la plante définie (reported use for plant part,              

     RUplant part) ;

► La valeur d’usage de la partie (plant part value, PPV) ;

► La valeur d’usage spécifique (specific reported use, SU) ;

► Et la valeur d’usage interspécifique (Interspecific Use Value, IUV).

  • Le nombre total des usages rapportés pour la plante (reported use, RU) est égal à la somme des usages rapportés par partie de la plante

RU = Σ RU plant  part

La valeur d’usage de la partie de la plante (PPV) qui est égale au ratio entre la somme des usages pour une partie de la plante par rapport au nombre total d’usages pour la plante. La partie dont le PPV est plus élevé au sein d’une ethnie est la plus utilisée par cette dernière.

PPV = RU plant part/ RU

  • L’usage spécifique est l’usage tel que rapporté par enquêté. La valeur d’usage spécifique (SU) correspond au nombre de citations rapportées pour cet usage. L’usage interspécifique (IUV) est le ratio de l’usage spécifique rapporté, par rapport au nombre d’usages rapportés pour une partie de la plante.

Il permet de déterminer l’usage spécifique le plus important de chaque partie de la plante pour

chaque ethnie.

IUV = SU plant part / RU plant part

Analyse des données : Les données collectées sont encodées avec le tableur Excel qui a permis de déterminer les différents pourcentages. Une analyse des correspondances multiples des données collectées  a permis de faire une description des paramètres de position, et de dispersion afin de mettre en évidence des relations de dépendance. Pour ce faire une analyse des Correspondances Multiples est faite pour déterminer les relations entre les variables mesurées et entre celles-ci. Pour chaque forme d’utilisation, le nombre de fois que A. senegalensis a été simplement citée, puis le nombre de fois qu’elle est citée en tant qu’espèce la plus préférée par rapport aux autres.

 

RESULTATS

 

Profil des personnes enquêtées : La tranche d’âge des 314 personnes interrogées varie entre 14 et 85 ans avec une prédominance masculine de 74,84% contre 25,16% de femmes. Les personnes enquêtées sont constituées d’illettrés 17%, alphabétisation 2%, étude coranique 37%, niveau primaire 34%, niveau secondaire 9% et cursus universitaire 1%.

 

 

Figure 2: Tranches d’âge enquêtées

 

Figure 3 : représentation des niveaux d’instruction des  enquêtées

 

 

Différentes formes d’utilisation : L’inertie des axes factoriels indique d’une part si les variables sont structurées et suggère d’autre part le nombre judicieux de composantes principales à étudier. Les 2 premiers axes de l’analyse expriment 88,4% de l’inertie totale du jeu de données; cela signifie que 88,4% de la variabilité totale du nuage des individus (ou des variables) est représentée dans ce plan. C’est un pourcentage élevé, et le premier plan représente donc bien la variabilité contenue dans une très large part du jeu de données actif. Cette valeur est supérieure à la valeur référence de 75, 08%, la variabilité expliquée par ce plan est donc significative (cette inertie de référence est le quantile 0,95  quantile de la distribution des pourcentages d’inertie obtenue en simulant 269 jeux de données aléatoires de dimensions comparables sur la base d’une distribution uniforme).

 

 

Figure 4 :  Décomposition de l’inertie totale

Légende : Bois_eng = Bois energie ; Bois _ser = Bois de service ; Anti_Ven = Anti venimeux ; Maux _Ven = Maux de Ventre ; Maux _Den  = Maux de Dent ; Alim _ Ani = Alimentation des Animaux ; Alim _Hum = Alimentation des Humains.

Figure 5: Formes d’utilisations

 

 

L’analyse du document de figure 4 montre que toutes les parties de Annona senegalensis sont utilisées. Les feuilles et les fruits sont utilisés dans l’alimentation humaine et animale.  En pharmacologie les feuilles, l’écorce et la racine sont très sollicité pour le traitement de plusieurs maladies et pathologies telle que : hémorroïde, le paludisme, la fièvre, la fatigue générale, la diarrhée, les maux de ventre, de tête et de dents, le cancer à cela s’ajoute la sa fonction antihémorragique, anti venimeuse et les maladies mystiques (mauvais sors et la sorcellerie). Le mode de préparation concerne la décoction, infusion et inhalation d’organes, le broyage de feuilles, d’écorce et de racine en poudre.  Son bois est utilisé comme bois énergie, de service et d’œuvre.  Et de toutes les parties de la plante impliquées dans les diverses utilisations, le bois d’œuvre et de service 27,06%, la pharmacopée traditionnelle 25,57%, l’alimentation humaine 24,09%, le bois énergie 21,94%, et le fourrage 1,34% (figure 5 ).

 

Figure 6: Usages de Annona senegalensis

 

Figure 7 : Parties utilisées de A. senegalensis en pharmacopée

 

Figure 8 : Types de pathologies traitées par A. Senegalensis

 

 

Utilisation contre les insectes : Les résultats de l’enquête montrent que l’utilisation d’A. senegalenses contre les insectes dans les champs tant à disparaitre grâce à l’avènement des pesticides.  Autre fois, les paysans utilisaient les branches feuillues intercalées des gousses de niébé dans le grenier, pour empêcher toute attaque des coléoptères de la famille des bruchidae pour une longue période.

Utilisation dans le cadre de la fertilisation des sols dans les champs : 74,84% des individus interrogés ont confirmé le rôle protecteur des touffes de A. senegalensis contre le vent et les érosions éoliennes et hydrique. Les touffes d‘Annona senegalensis piègent le sable et les particules minérales transportées par le vent. A cela s’ajoute la décomposition de ses feuilles mortes tombées parterre augmentant ainsi la fertilité des sols dans les champs.

Convergence d’usage régionale des différents organes de Annona Senegalensis Pers : Les valeurs d’usages rapportées par les quatre (4) organes de Annona Senegalensis varient d’une région à une autre. L’usage des fruits dans l’alimentation est reconnu dans les deux régions. De même que l’usage du bois a été reconnu par tous les enquêtés. Mais pour certaines parties l’usage peut varier entre les deux régions. De toutes les parties de la plante utilisées, les feuilles ont une valeur d’usage beaucoup plus importante, PPV = 42,67%), suivie des fruits (PPV = 24,23%), la racine (PPV = 23,86%)  et l’écorce (PPV = 00,92%) (Tableau 1).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tableau 1 : Indices d’usages de Annona Senegalensis.

Organes RU plant part PPV Usages Spécifiques SU IUV
 

 

 

 

 

 

 

Feuilles

236 42,67 Alimentation 52 22,03
Fièvre 61 25,84
Hémorroïdes 9 03,81
Maux de ventre 25 10,59
Rhume 18 07,62
Paludisme 16 06,77
Fatigue 16 06,77
Diarrhée 13 05,50
Maux de dents 6 02,54
Cancer 1 00,42
Maux de tête 3 01,27
 Sorcellerie 16 06,77
Organe RU plant part PPV Usages Spécifiques SU IUV
Fruits 134 24,23 Alimentation 134 100
Organe RU plant part PPV Usages Spécifiques SU IUV
 

 

 

 

Écorce

51 00,92 Hémorroïde 8 15,68
Maux de ventre 8 15,68
Paludisme 1 01,96
Fatigue 1 01,96
Antivenimeux 13 25,49
Antihémorragique 1 01,96
Cancer 1 01,96
Diarrhée 1 01,96
Sorcellerie 17 33,33
Organe RU plant part PPV Usages Spécifiques SU IUV
 

 

 

 

 

 

Racines

132 23,86 Fièvre 1 00,75
Hémorroïde 22 16,66
Maux de ventre 11 08,33
Rhume 2 01,51
Paludisme 1 00,75
Fatigue 2 01,51
Antivenimeux 58 43,93
Antihémorragique 2 01,51
Cancer 1 00,75
Diarrhées 3 02,27
Sorcellerie 29 21,96

 

DISCUSSION

 

L’étude ethnobotanique a été conduite dans quatorze villages du centre-sud du Niger. Au total 314 personnes dont la tranche d’âge est comprise entre 14 à 85ans ont été interrogées. La majorité (37%) des personnes interrogées ont fréquenté l’école coranique. Les différentes formes d’utilisations et connaissance de Annona senegalensis ont été recensé. Au Niger, les ressources forestières, en particulier les espèces pourvoyeuses de Produits forestiers non-ligneux (PFNL) sont des sources d’alimentation, de médicaments de produits de service et aussi source d’énergie en milieu rural. Comme toute autre plante ligneuse alimentaire spontanée, les fruits et les feuilles de Annona senegalensis sont les parties consommés par les hommes et les animaux tandis que les feuilles, l’écorce et la racine sont utilisés dans la thérapie traditionnelle pour le traitement de plusieurs maladies et pathologies tel que : hémorroïdes, fièvre, maux de ventre, maux de tête, diarrhée, rhume, paludisme, troubles de vision , hémorragies , cancers. La grande tendance à utiliser les feuilles ne peut être expliquée uniquement par l’abondance, la rapidité et l’aisance de leur récolte, mais aussi en raison de leur richesse en substances actives (Dongock et al., 2017 et 2018). Cependant aucune utilité de la graine n’a été signalée dans notre zone d’étude. En effet, les résultats de l’enquête ethnobotanique ont montré qu’en plus de ces vertus thérapeutiques, Les racines et les écorces  de Annona senegalensis ont une propriété antivenimeuse du venin de serpents et du scorpion. Enfin, les feuilles d’Annona senegalensis  sont utilisées dans le traitement de beaucoup de maladies mystiques telles que la sorcellerie et les mauvais sorts. Le mode de préparation concerne la décoction, infusion et inhalation d’organes, le broyage de feuilles, d’écorce et de racine en poudre. Ces résultats sont similaires à ceux obtenus par Dongock et al (2018) ; Dahounom et al. (2021) et  Diawo et al., 2022,  dont les travaux ont montré la prééminence de la macération et de la décoction comme modes de préparation dans le traitement des différentes maladies, ce qui corrobore les résultats de Issoufou, 2011. Cette propriété antivenimeuse des écorces et racines de Annona senegalensis Pers. ont été évoquées par les travaux de Adzu et al. 2005, qui ont montré que l’extrait méthanolique des écorces de racines de Annona senegalensis permet une réduction de l’hyperthermie provoquée par le venin de serpent chez les rats. Diverses propriétés thérapeutiques de cette même plante ont aussi été signalées au Nigeria par Alqasim (2013). Selon 27,06% des personnes interrogées les tiges d’Annona senegalensis Pers. entre dans la confection des greniers et dans la composition des toits des maisons en banco, ainsi que dans la fabrication des outils aratoires; 21,94% l’utilise comme bois énergie.  La résistantes aux termites de ces tiges explique sa forte utilisation comme bois d’œuvre et de service contribuent ainsi à une baisse de sa population sous l’action conjuguée des péjorations climatique et de l’extension des zones agricoles. 74,84% des individus interrogés confirment le rôle protecteur des touffes d’Annona senegalensis contre le vent et les érosions éoliennes et hydrique en réduisant la force du vent et le ruissellement de l’eau sur la surface du sol. Les touffes d‘Annona senegalensis piègent le sable et les particules minérales transportées par le vent. A cela s’ajoute la décomposition de ses feuilles mortes tombées parterre augmentant ainsi la fertilité des sols dans les champs. Autre fois, les paysans utilisaient les branches feuillues intercalées des gousses de niébé dans le grenier, pour empêcher toute attaque des coléoptères de la famille des bruchidae pour une longue période. Aujourd’hui cette pratique à disparue grâce à la disponibilité des produits phytosanitaires et de diverses méthodes modernes de conservation. Effet, la population d’Annona senegalensis Pers. est dangereusement menacée au Niger et cela du Nord vers le Sud suivant le gradient pluviométrique et l’expansion des terres agricoles. Ce qui justifie sa rareté ou même sa disparition dans certaines localités de notre zone d’étude. Ce le cas du village de Magagi Bara situé au Nord du département de Mayahi région de Maradi et celui de Garin Koublé  au Nord dans le département de Mirriah région de Zinder ou on note la disparition de cet arbuste.

 

 

CONCLUSION ET APPLICATION DES RESULTATS

 

Cette étude a été conduite dans huit communes rurales dans le centre sud du Niger. Elle a permis de connaitre les différentes formes d’utilisation de Annona senegalensis. Toutes les parties végétatives de la plante sont exploitées, dont essentiellement les fruits et les feuilles. Cette plante est utilisée par la population pour traiter plusieurs maladies et pathologies dont l’hémorroïde, les maux de ventre, la fatigue générale,  la baise de vision, la sorcellerie, la prévention et le traitement contre le venin de serpents et de scorpions. Cette propriété antivenimeuse de Annona senegalensis  peut être justifiée par le fait que jamais un serpent ne fréquente l’ombrage de cet arbuste. Cependant aucune utilité des graines n’a été évoquée au cours de cette étude. Cet arbuste étant en voie de disparition dans plusieurs zones agro écologique du Niger, les agents des eaux et forêts doivent  impérativement réfléchir sur des mécanismes pouvant améliorer la régénération de cette espèce afin de pouvoir assure sa pérennité pour un développement durable.

 

 

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

 

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